08 août 2007

Vive les Ronds petits patapons ...

Vous venez de découvrir le blog de Cathy. Ça fait bizarre. Vous avez eu l'impression de voir votre vie, étalée là devant vous. Parce que pour vous, qui faites 113 kilos pour 1.73m, c'est exactement le même topo.
Subir le regard des autres, leurs remarques acerbes, leurs jugements hâtifs, est le lot quotidien des Ronds. Amis, crions notre ras-le-bol!!! Explications:
L'obsession familiale. Môman qui vous harcèle pour suivre le régime qui lui a fait perdre ses quelques kilos en trop à elle. Faut dire qu'elle n'a pas la même morphologie que vous aussi, hein; vous, vous tenez du côté paternel. Vous n'avez pas eu la chance de Sister, qui elle a tout pris du côté de môman. Ou alors, c'est limite si elle vous prend pas elle-même rendez-vous avec telle ou telle diététicienne, qui est toujours é-pa-tan-te... Le regard parfois "haut perché" ou condescendant de votre soeur si-par-fai-te. Oui!!! Vous savez qu'elle est parfaite. Qu'elle mène une vie parfaite. Que son Chéri est parfait aussi. Ils vous gonflent d'être toujours parfaits. Vous complexez encore plus. Le clou, c'est quand elle vous sort, comme ça, avec son air entendu "je t'accepte telle quelle seulement si tu me prouves que toi tu t'acceptes". Impossible, bien sur. Du coup, elle vous juge. Et n'oublions pas votre paternel qui, avec sa copine, recense les boutiques grandes tailles et est tout content de venir de donner les adresses.
Les médecins, qui sapent le moral. "Il va falloir penser à faire quelque chose pour votre poids" Ben dites donc, c'est marrant ça, vous n'y aviez jamais songé, à perdre du poids. Vous devez avoir des gènes blonds. Ou alors, le médecin du travail qui s'exclame:" ben dites donc, vous avez pas maigri, vous, depuis la dernière fois" Vous lui en faites vous des remarques sur sa tronche de rat, à ce connard? Parce que lui non plus s'est pas arrangé, quand même! Batterie d'examens. Vous avez eu le droit à toutes sortes de diagnostiques, les plus sérieuses ayant été un dysfonctionnement de la thyroïde et un problème avec mon taux de cortisol, beaucoup trop élevé. Ce que ce crétin n'a pas noté, c'est que vu que plus le patient est gros, plus le taux est élevé. Conclusion: mon taux n'était pas inquiétant. Résultat des courses, vous jouissez d'une santé parfaite. Vous êtes bien contente de l'apprendre. Vous faites remarquer que vous le saviez déjà. On vous conseille de consulter un psy. Et voilà, le jugement tombe: vous ne maigrissez pas parce que vous ne faites pas d'efforts. Ben tiens! Qu'est ce que vous y pouvez, hein! C'est un cercle vicieux. Vous êtes mal dans votre peau alors vous mangez, mais quand vous mangez vous culpabilisez et vous vous sentez encore plus mal. Et comme vous vous sentez encore plus mal, vous mangez. Etc... Le milieu médical (les diététiciens et autres nutritionnistes particulièrement) a le chic pour vous donner l'impression de n'être qu'un gros gros morceau de viande. Les médecins sont méprisants quand vous n'entrez pas dans la norme. Ils se foutent que vous puissiez en souffrir. Ils vous enfoncent. Et hop! Re le cercle vicieux!
Ecole et amitiés. Forcément qui dit grosse dit aussi absolument aucune confiance en soi. Au lycée, vous étiez inexistante. Ou alors on ne vous prêtait attention que pour se moquer de vous. Vous avez essayé de lier amitié avec LE groupe, celui où il fallait être, celui des filles cool/populaires/bien foutues. Pour sortir de votre isolement. Pour ça, vous avez supporté tous leurs sarcasmes sans jamais broncher. Au point même de finir par faire pitié à certaines. Oui. Le fond du puits. Vous avez gardé de ces années fort sympathiques deux amies. Mais vous vous êtes toujours demandé si vous seriez amies si vous, vous aviez été bien faite. Parce que dans ce cas, vous auriez été une concurrente auprès du groupe mâle. Alors que là, vous ne leur faisiez pas d'ombre et vous étiez de toute façon leur bouc-émissaire et un faire-valoir.
Le regard et les réflexions des Autres. Vous annoncez que vous allez à la piscine. Réaction: "ah? Parce que tu nages, toi?" Non, vous essayez de vous noyer, mais le maître nageur ne veut jamais vous laisser couler. C'est pas de chance! Cette façon qu'on les gens de vous dévisager et de chuchoter en vous jetant des coups d'oeil en coin (il paraît que vous êtes parano; même pas vrai). La Rondeur est un handicap. Au cas où vous en auriez douté, maintenant vous êtes fixée. Et vu l'attitude des Autres, à priori, c'est aussi contagieux. Les Ronds n'ont pas le droit au respect, non non, faut pas compter là-dessus. Déjà qu'ils vous tolère, faut pas en demander trop, hein. On vous agresse, on vous plaint, on se moque de vous. Mais jamais vous n'avez droit à une once de respect. Non. A leur indifférence non plus.
Et puis. Et puis, il y a tout le reste. Quand vous montez dans un manège avec votre Minouchette, vous n'êtes jamais sure de pouvoir fermer la barre de sécurité. Vous vous tassez tant que vous pouvez mais vous avez quand même du mal à la fermer. Les sièges de cinéma/de bus/de train sont toujours si étroits! Les tourniquets dans certains magasins, dans lesquels vous ne pouvez pas bouger. Les chaises de jardin dont votre derrière essaie de s'évader. Les seins trop lourds, qui vous font mal au dos et qui vous empêchent de porter des chemises (et là, vous ne mentionnez même pas le prix de la lingerie en 100E, quand vous avez la folie de vouloir un modèle féminin et un peu sexy, quand vous arrivez à en trouver, hein, bien sur). La diététicienne qui vous fait noter au jour le jour chaque bouchée que vous avalez. A la fin de la semaine, vous êtes dépressive. Les publicités que vous recevez dans votre boite aux lettres à vous chez vous, qui veulent vous vendre des pilules amincissantes ou des programmes de remise en forme. Mais qui leur à dit b***** de m**** que vous étiez grosse. vous ne pouvez même pas avoir la paix chez vous. Vous suffoquez au moindre effort et êtes en sueur dès qu'un rayon de soleil se pointe. C'est atroce. La culpabilité chaque fois que vous mangez autre chose que des légumes vapeurs. La honte chaque fois que vous posez les yeux sur une couverture de magasine. Le ras-le-bol quand vous devez faire les magasins pour vous rhabiller, parce que évidemment vous ne trouvez jamais rien, rien ne vous va, tout est trop petit. Vous vous sentez ridicule, l'humiliation est permanente. Vous n'osez jamais sortir de la cabine d'essayage pour jeter un oeil dans la glace. Et encore. Ca, c'est quand les vendeuses ne s'occupent pas de vous. Parce qu'il y a celles qui vous regardent entrer dans leur boutique d'un air dédaigneux voir hautain, et vous lancent, mine de rien: "il n'y a rien pour vous ici". Salope.
N'avez-vous pas le droit d'exister, juste parce que vous êtes un peu différente? N'avez-vous pas le droit à un peu de considération simplement parce que vous ne collez pas à la norme imposée par les magazines? Ne peut-on pas vous laissez un peu tranquille? Franchement, vous n'êtes pas surprise qu'il y ai autant de suicides. Vous subissez tout le temps un telle pression, insidieusement, pour vous rallier aux normes. Là-dessus, tous les très ronds comprendront. Et en plus vous ne pouvez même pas envoyer paître tout ce monde. Quoique.
Vous, emmerdeurs de médecins, anorexiques convaincues. Vous, bande de connards qui me jugez sur un coup d'oeil. Vous, salopes qui venez tortiller du croupion sous le nez de mon mec. Toi, crétin qui les suit. JE VOUS EMMERDE.
Finalement, si en fait.

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